Commentaires sur les marchés - janvier 2025
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Points principaux à retenir
Année 2024 complète :
- Malgré la réduction des taux directeurs par les banques centrales, les taux des obligations à plus long terme ont terminé l’année en hausse par rapport à leurs niveaux de début d’année.
- L’appétit pour le risque a permis aux obligations de sociétés d’inscrire de bons rendements, particulièrement pour ce qui est des émetteurs de titres de qualité inférieure.
- Les marchés boursiers mondiaux ont inscrit d’excellents rendements, et les actions américaines ont surpassé les autres marchés développés en raison de la forte concentration des titres des sept magnifiques.
- Les banques centrales ont continué d’assouplir leur politique monétaire au quatrième trimestre. La Banque du Canada ayant réduit son taux directeur de façon plus énergique que la Réserve fédérale américaine.
- La victoire républicaine des pouvoirs exécutif et législatif aux États-Unis a suscité des attentes de croissance économique, ce qui a fait grimper les taux obligataires et les cours boursiers.
- L’appétit pour le risque a aidé les obligations de sociétés à continuer de surpasser les obligations d’État.
- Les marchés sont demeurés volatils : alors que les marchés boursiers nord-américains ont continué de surpasser la plupart des indices internationaux, les actions canadiennes ont réussi à inscrire un rendement supérieur aux actions américaines au quatrième trimestre, car les sources de rendement aux États-Unis se sont resserrées à la fin de l’année.
Le point sur l’économie et les marchés
Résumé économique : aux États-Unis, l’activité économique a continué de progresser à un rythme soutenu au quatrième trimestre. Le taux d’inflation a continué de ralentir, mais est demeuré supérieur à l’objectif de 2 % de la banque centrale. Le marché de l’emploi aux États-Unis est resté résilient, le taux de chômage étant demeuré faible par rapport aux normes historiques. La victoire décisive de Donald Trump et du Parti républicain a également ravivé les attentes d’une croissance soutenue. Le retour des vieilles tactiques du président désigné, soit les menaces de droits de douane pour influer sur le commerce, la sécurité et le contrôle des stupéfiants, a ravivé une certaine incertitude économique, en particulier en ce qui a trait au retour possible des pressions inflationnistes. Ces préoccupations ont incité la Réserve fédérale américaine à ralentir l’assouplissement de sa politique monétaire. Par conséquent, elle a abaissé les taux de seulement 0,25 % à chacune de ses deux réunions au quatrième trimestre, après la réduction de 0,50 % en septembre. En 2024, la Réserve fédérale a réduit son taux directeur de 100 points de base, le faisant passer de 5,50 % à 4,50 %. Néanmoins, les taux obligataires ont été beaucoup plus élevés pour la plupart des échéances au quatrième trimestre, car le marché a pris en compte non seulement une économie plus forte que prévu au troisième trimestre, ce qui sous-entend une diminution des réductions de taux d’intérêt par la Réserve américaine, mais aussi les préoccupations croissantes à l’égard du déficit du gouvernement. Au Canada, la croissance est demeurée positive en 2024 et s’est légèrement améliorée pour clore l’année, mais elle a continué de décevoir les attentes de la Banque du Canada. De même, l’inflation a été plus faible que prévu et inférieure à la cible de 2 % de la banque centrale. Le marché de l’emploi a continué de ralentir pendant la majeure partie de l’année, la croissance de l’emploi ayant été inférieure à celle de la population active. La faiblesse du marché de l’emploi et de l’économie, ainsi que la maîtrise de l’inflation, a incité la banque centrale à réduire les taux à un rythme de 50 points de base à chacune de ses deux réunions du quatrième trimestre. Pour l’ensemble de l’année, la Banque du Canada a abaissé son taux directeur de 175 points de base, le faisant passer de 5 % à 3,25 %.
Le marché s’attend à ce que la Banque du Canada continue de réduire les taux en raison du ralentissement de la croissance économique au Canada, mais la crainte d’une possible guerre commerciale avec les États-Unis a rendu les perspectives économiques un peu plus incertaines.
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Après la victoire de Donald Trump à la présidence, les actions plus sensibles à l’économie américaine, comme les sociétés à petite capitalisation, ont profité des attentes à l’égard d’initiatives de croissance axées sur le marché intérieur. Toutefois, l’inflation persistante et les attentes d’un moins grand nombre de réductions de taux d’intérêt de la Réserve fédérale ont contrecarré la tendance à l’élargissement des sources de rendement à la fin de l’année. La concentration du marché s’est plutôt accélérée, les investisseurs se ruant de nouveau vers les actions de croissance à méga-capitalisation. En fait, Tesla, qui représente environ 2 % de l’indice S&P 500 selon la capitalisation boursière, a contribué à environ le tiers du rendement total de l’indice au quatrième trimestre, tandis que les titres des sept magnifiques ont contribué à plus de 100 % du rendement total. Autrement dit, les sociétés américaines à grande capitalisation, à l’exclusion des sept magnifiques, ont reculé globalement au dernier trimestre.
Actions canadiennes : dans un contexte de ralentissement de l’inflation et de croissance inférieure à la tendance, la Banque du Canada a continué d’assouplir sa politique monétaire. Par conséquent, les sociétés canadiennes ont montré des signes d’amélioration de l’efficacité, alors que le rendement des capitaux propres, un indicateur de la rentabilité des sociétés, s’est amélioré par rapport aux trimestres précédents. Dans ces conditions, les investisseurs ont continué de privilégier les sociétés de qualité supérieure qui versent des dividendes élevés, en particulier dans le secteur des services financiers. Plus particulièrement, par rapport aux trimestres précédents, ce sont les services financiers non bancaires (comme les gestionnaires d’actifs et les compagnies d’assurance) qui ont le plus contribué au rendement, car la prime à payer pour détenir une participation dans les banques canadiennes demeure élevée. Pour ce qui est des autres secteurs, le secteur de l’énergie a connu un trimestre positif, car le prix du pétrole s’est stabilisé, mais la baisse des prix des produits industriels bruts a fait reculer le secteur des matériaux.
Conclusion : l’évolution de la situation politique aux États-Unis et les attentes de croissance subséquentes ont dicté l’humeur des marchés au dernier trimestre. Par conséquent, les investisseurs ont revu à la baisse leurs prévisions de réduction des taux, tandis que les taux obligataires ont augmenté. Sur les marchés boursiers, la possibilité d’une ère de taux élevés pendant plus longtemps a entraîné une reprise de l’afflux d’investisseurs dans les actions de croissance. Nous demeurons prudents à l’égard des évaluations élevées et continuons de privilégier les sources de rendement diversifiées présentant des perspectives à long terme. Néanmoins, malgré les évaluations élevées, notre scénario de base demeure que l’enthousiasme des investisseurs à l’égard des actions persistera à court terme et que les actions continueront de surpasser les obligations.
Copie téléchargeable
Mark Warywoda, CFA Vice-président, Gestion du portefeuille public |
Ian Whiteside, CFA, MBA Vice-président adjoint, Gestion du portefeuille public |
Johanna Shaw, CFA Directrice, Gestion de portefeuille |
Jin Li Directeur, Gestion du portefeuille d’actions |
Tyler Farrow, CFA Analyste principal, Actions |
Andrew Vermeer Analyste principal, Crédit |
Elizabeth Ayodele Analyste, Crédit |
Francie Chen Analyste, Taux |