Commentaires sur les marchés - octobre 2024
Principaux points à retenir pour le troisième trimestre
· Les banques centrales ont assoupli leur politique monétaire en réduisant leur taux cible.· Les marchés obligataires se sont très bien comportés au cours du trimestre, les taux d’intérêt ayant baissé.
· Les marchés des actifs risqués ont connu une certaine volatilité, mais les marchés boursiers ont enregistré des rendements robustes.
· Les actions canadiennes ont surpassé les actions américaines au troisième trimestre, tandis que les sources de rendement sur le marché américain ont été plus équilibrées et diversifiées qu’au premier semestre de l’année.
Perspectives de premier plan
Marchés obligataires : au troisième trimestre, les taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis ont considérablement diminué, car les marchés s’attendaient à ce que la Banque du Canada continue de réduire les taux et à ce que la Réserve fédérale américaine commence à le faire. En outre, on s’attendait à ce que les banques centrales abaissent les taux de façon plus dynamique que prévu auparavant. Cela s’explique par le fait que les données sur l’inflation ont suffisamment fléchi pour donner aux banques centrales la marge de manœuvre nécessaire pour assouplir la politique monétaire, et d’autres données économiques, en particulier sur le marché de l’emploi, indiquaient qu’elles devaient assouplir la politique monétaire afin d’empêcher que l’activité économique ne ralentisse trop. Par exemple, au Canada, l’inflation a ralenti et atteint la cible de 2 % de la Banque du Canada, tandis que le marché de l’emploi montrait des signes d’avertissement, le taux de chômage étant passé à 6,6 %. La Banque du Canada a réduit son taux cible de 0,25 % à ses réunions de juillet et de septembre. Le gouverneur Macklem a indiqué que si la croissance ne se concrétise pas comme prévu, il pourrait être approprié d’accélérer le rythme des réductions de taux. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a amorcé son cycle d’assouplissement en réduisant son taux cible de 0,50 % en septembre. Les signes croissants d’un ralentissement du marché de l’emploi dans un contexte d’atténuation de l’inflation ont motivé la réduction plus importante qu’à l’habitude. Cela dit, les dépenses de consommation aux États-Unis sont demeurées élevées et le PIB fait toujours état d’un taux de croissance sain.
Bien que les taux d’intérêt aient diminué, les rendements des obligations ont aussi été stimulés par l’évolution vigoureuse des obligations de sociétés. Les écarts de taux (c.-à-d. la prime de risque pour les obligations de sociétés par rapport aux obligations d’État) ont continué de baisser au cours du trimestre. Malgré une certaine volatilité, le resserrement des écarts de taux exprimait le ton généralement positif du marché à l’égard du risque. Les obligations notées BBB se sont mieux comportées que les obligations de qualité supérieure notées A. Les écarts de taux sont maintenant généralement revenus à des niveaux qui correspondent en grande partie aux niveaux serrés observés après la pandémie en 2021. L’appétit actuel des investisseurs pour le rendement supplémentaire offert par les obligations de sociétés par rapport aux obligations d’État se fait sentir non seulement par la baisse des écarts de taux, mais aussi par l’enthousiasme des investisseurs à soutenir les émissions du marché primaire. L’offre d’obligations de sociétés demeure très robuste, avec 29 milliards de dollars en nouvelles émissions au cours du trimestre et un montant impressionnant de 119 milliards de dollars depuis le début de l’exercice, soit un nouveau record. Néanmoins, dans l’ensemble, nous ne pensons pas que la prime de risque actuelle compense adéquatement le risque de baisse, en particulier pour ce qui est des obligations de sociétés à long terme. Nous favorisons les titres de créance à court terme, car nous considérons que le potentiel de risque-rendement est plus favorable.
Marchés boursiers : pour ce qui est des États-Unis, nous continuons de mettre en garde contre les sources de rendement du marché fortement concentrées et de mettre l’accent sur un portefeuille diversifié. Au dernier trimestre, la diversification s’est avérée essentielle, car une multitude de facteurs ont accentué la volatilité des marchés. Ces facteurs, dont le dénouement des opérations de portage du yen, les réactions des investisseurs aux bénéfices mixtes des sociétés à mégacapitalisation et les craintes d’un ralentissement du marché de l’emploi, ont poussé les investisseurs à délaisser les titres technologiques à grande capitalisation pour se tourner vers des secteurs défensifs du marché. À la suite de la décision de la Réserve fédérale américaine de réduire les taux de 0,5 %, les sources de revenu de placement ont continué de s’élargir, car les investisseurs se sont tournés vers des paniers sensibles à l’économie. Sous l’effet de la décélération de l’inflation et de l’assouplissement de la politique monétaire, nous croyons que l’abandon des titres technologiques à mégacapitalisation devrait persister. Nous continuons donc de mettre l’accent sur la diversification du portefeuille. Au Canada, les sociétés de grande qualité et à haut rendement, qui comprennent des sociétés versant des dividendes du secteur financier et des secteurs non financiers, ont affiché un rendement supérieur au cours du trimestre. En effet, les investisseurs ont récompensé les sociétés qui ont démontré une solide capacité à maintenir des dividendes, ainsi qu’une plus grande efficience en ce qui a trait à la génération de profits. Bien que nous continuions de favoriser ces sociétés, nous avons pris des bénéfices sur notre exposition aux dividendes du secteur financier après un net recul de la prime entre la création de valeur et le rendement actuel. De plus, les autorités chinoises ont introduit une vague de mesures de relance pour stimuler la croissance, redonnant vie aux secteurs des métaux et des biens de luxe. Les actions canadiennes et européennes ont récemment profité de cette reprise.
Mise à jour sur le marché
Les taux et le crédit : au troisième trimestre, les taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis ont diminué considérablement, les taux d’intérêt à court terme ayant baissé plus rapidement que les taux d’intérêt à long terme, dans un contexte de ralentissement de l’inflation et d’affaiblissement du marché de l’emploi. Par conséquent, l’indice des obligations universelles FTSE Canada a affiché un rendement positif de 4,7 %. En parallèle, les obligations de sociétés canadiennes et les obligations d’État canadiennes ont chacune généré des rendements de 4,7 %, ce qui est tout à fait conforme à l’indice. D’un autre côté, malgré la baisse des taux d’intérêt à court terme beaucoup plus importante que celle des taux d’intérêt à long terme, la sensibilité accrue des cours des obligations à long terme a fait que ces dernières ont surpassé les obligations à court terme. Ainsi, l’indice des obligations à long terme a progressé de 5,8 % et l’indice des obligations à court terme, de 3,4 %. De même, en ce qui a trait aux obligations de sociétés, les secteurs qui ont des titres de créance à long terme (p. ex., l’énergie et l’infrastructure) ont obtenu un rendement supérieur à ceux qui ont tendance à avoir des titres de créance à court terme (p. ex., l’immobilier et la finance).
Un aperçu des actions : sous l’effet des données sur l’inflation en ralentissement et de l’assouplissement de la politique monétaire, y compris la réduction de 50 points de base de la Réserve fédérale américaine, les perspectives d’un atterrissage en douceur de l’économie se sont accrues au cours du trimestre. Ces perspectives favorables ont ropulsé les marchés boursiers mondiaux à des sommets sans précédent, les secteurs du marché qui accusaient un retard ayant rétréci l’écart de rendement par rapport aux sociétés technologiques américaines à mégacapitalisation qui avaient mené les rendements au premier semestre de l’année. Les actions canadiennes ont inscrit un rendement supérieur à celles des États-Unis au dernier trimestre, affichant une hausse de 10,5 % en raison de la vigueur des secteurs des banques et des matériaux qui a fait grimper l’indice. Les principaux marchés développés de la région Europe, Australasie et Extrême-Orient (EAEO) ont enregistré des résultats plus faibles, avec une hausse de 0,9 % (en devises locales) au dernier trimestre. Cela dit, les grandes attentes de nouvelles réductions des taux d’intérêt aux États-Unis ont ramené le dollar américain à son plus bas niveau en plus d’un an, ce qui a fait grimper les rendements de la région EAEO à plus de 7 % en dollars américains. Aux États-Unis, les sources de rendement du marché se sont également élargies, les investisseurs laissant de côté une concentration de sociétés d’intelligence artificielle (IA) pour se tourner vers des sociétés plus sensibles à l’économie.
Les données fondamentales américaines : mis à part les sept magnifiques, les investisseurs interprètent les bénéfices inférieurs aux attentes comme une normalisation du rendement financier plutôt que comme une détérioration. Par exemple, le cours de l’action de McDonald’s s’est redressé de plus de 17 % à la fin du trimestre après la publication de ses résultats, malgré l’annonce d’une baisse des ventes et de la contraction du bénéfice par action. Dans l’écosystème de l’IA, les investisseurs commencent à chercher des occasions au-delà des fabricants de puces, comme les fournisseurs d’énergie nucléaire. Au niveau de l’indice, nos travaux montrent que les sociétés au sein de l’indice Russell 1000, à l’exclusion des sept magnifiques, ont affiché une croissance des gains médians de près de 9 % sur 12 mois, en hausse par rapport à la croissance d’environ 6 % enregistrée au deuxième trimestre. De plus, le nombre de sociétés de ce groupe qui ont déclaré une croissance positive des bénéfices est passé de 60 % au trimestre précédent à environ 67 %. À notre avis, l’élargissement continu de la vigueur des bénéfices à l’extérieur des sept magnifiques pourrait se traduire par des conditions favorables à la rotation actuelle du marché vers des sociétés qui étaient auparavant laissées pour compte. Du côté des sociétés technologiques à mégacapitalisation, les investisseurs sont plus sélectifs qu’au cours des trimestres précédents, récompensant les sociétés qui rentabilisent mieux leurs investissements dans l’IA. Cette tendance s’est manifestée par la divergence des rendements d’IBM et d’Alphabet (la société mère de Google) dans les résultats trimestriels.
Les facteurs quantitatifs aux États-Unis : les données sur l’inflation en décélération aux États-Unis ont entraîné une rotation des secteurs fortement concentrés du marché (croissance) vers des sociétés plus sensibles à l’économie (valeur). Ensuite, les inquiétudes suscitées par le ralentissement du marché de l’emploi aux États-Unis et le dénouement des opérations de portage du yen ont mené à une augmentation de la volatilité des marchés. Résultat : les investisseurs ont mis leurs positions à l’abri en réaffectant des fonds aux placements à faible volatilité. Au fil du trimestre, les attentes d’assouplissement de la politique monétaire et de stabilisation du marché de l’emploi ont contribué à calmer le retour sur le marché et l’abandon des titres technologiques à mégacapitalisation a repris, bien qu’à un rythme moindre. Il convient de souligner que ce « rattrapage » a également profité aux sociétés versant des dividendes, en particulier celles dont l’historique d’augmentation des dividendes est long et bien établi, car les investisseurs ont privilégié les titres de sociétés plus matures.
Les données fondamentales au Canada : les investisseurs sont revenus sur le marché canadien après que les sociétés canadiennes eurent montré des signes de reprise au dernier trimestre, les bénéfices ayant augmenté plus que prévu. Alors que l’inflation montre des signes plus clairs de ralentissement et que les perspectives concernant la trajectoire de la politique monétaire comprennent de plus en plus une baisse des taux d’intérêt, les investisseurs se tournent vers des sociétés de grande qualité qui versent des dividendes. Au niveau sectoriel, la flambée des prix de l’or a été favorable aux mineurs canadiens, aidant le secteur des matériaux à inscrire un rendement supérieur au cours du trimestre. Plus récemment, le secteur des matériaux a bénéficié des prix élevés des métaux de base à la suite de la mise en œuvre des mesures de relance en Chine. En revanche, les prix du pétrole ont fléchi de plus de 16 % au dernier trimestre, car les craintes d’une offre excédentaire sur le marché se sont accrues à la suite de la spéculation selon laquelle l’OPEP+ chercherait à diminuer les réductions de production. Par conséquent, les investisseurs ont fait fi des risques géopolitiques persistants et le secteur de l’énergie a inscrit des résultats décevants.
Les facteurs quantitatifs au Canada : dans un contexte d’amélioration de la situation macroéconomique au Canada et de perspectives plus claires sur la trajectoire de la politique monétaire, les sociétés versant des dividendes sont devenues populaires. Plus précisément, les investisseurs ont continué de mettre l’accent sur la durabilité des dividendes au dernier trimestre, récompensant les sociétés qui affichent un rendement financier robuste et qui ont la capacité de soutenir les futurs versements. Par exemple, les grandes banques canadiennes ont enregistré un rendement nettement supérieur au troisième trimestre après avoir déclaré une croissance des bénéfices qui a dépassé en grande partie les attentes. Essentiellement, les investisseurs sont devenus plus optimistes à l’égard de ce groupe de titres à rendement élevé, car la capacité de ces sociétés à créer de la valeur par rapport aux coûts de financement s’améliore.
Copie téléchargeable
Mark Warywoda, CFA Vice-président, Gestion du portefeuille public |
Ian Whiteside, CFA, MBA Vice-président adjoint, Gestion du portefeuille public |
Johanna Shaw, CFA Directrice, Gestion de portefeuille |
Jin Li Directeur, Gestion du portefeuille d’actions |
Tyler Farrow, CFA Analyste principal, Actions |
Andrew Vermeer Analyste principal, Crédit |
Elizabeth Ayodele Analyste, Crédit |
Francie Chen Analyste, Taux |